C.R.A.Z.Y., c’est l’histoire de la famille Beaulieu, celle de Gervais, Laurianne, Christian, Raymond, Antoine, Zac, et Yvan. Ivre de musique, en passant par les Pink Floyd, les Stones, David Bowie, Zac a du mal à assumer son homosexualité. Son frère, Raymond, a des problèmes de toxicomanie. Son père, passionné de musique, adore Patsy Cline, Charles Aznavour et pousser la chansonnette lors des fêtes familiales. Mais va-t-il accepter son fils tel qu’il est vraiment ? 
Retour sur le film qui a révélé Jean-Marc Vallée et Marc-André Grondin au public avec sa musique qui nous transporte et cette histoire de famille touchante car au milieu des discordes, il y a beaucoup d’amour. Comprendre les raisons des initiales du film donne une autre dimension au film, complètement adorable et attachante, primordiale. Cela donne vraiment un sens au mot famille et un attachement aux moments précieux passés avec. Un très grand film, cher à mon cœur. Je regrette Jean-Marc Vallée avec son goût hors-paire pour la musique, il nous a quitté beaucoup trop tôt et laisse un bijou de filmographie derrière lui. Aussi, j’aimerais voir plus Marc-André Grondin soit plus souvent, je le trouve rare mais si pertinent et je rêve de le voir tourner sous la direction et même avec Charlotte Le Bon à l’avenir … 

Bande-annonce de C.R.A.Z.Y. :

La dentellière, c’est l’histoire de Pomme qui rencontre François sur son lieu de vacances. Il est étudiant, plus âgé, aspire à être professeur où journaliste. Elle est une coiffeuse et a 18 ans. Leur histoire est belle, ils s’installent ensemble mais très vite, François lui demande si elle ne pourrait pas faire quelque chose de plus valorisant. Il lui reproche son manque d’ambition et la quitte. Pour Pomme, c’est une rupture totale et elle va finir par se faire hospitalisée. Les deux protagonistes n’auront plus que leurs regrets mais le mal est fait.

Le film a ce quelque chose de déchirant quand on songe à tout ce que Pomme a perdu, ses espoirs, ses attentes, son avenir par amour et fragilité pour une histoire à la fois belle et violente qui avait tant de promesses. Il y a tellement de sympathie pour Pomme. Elle a beaucoup pour elle et pourtant tout à apprendre. Le regard final d’Isabelle Huppert transperce l’âme. Ce film est brillamment interprété de bout en bout. Yves Beneyton est une découverte.

Bande-annonce de La dentellière :

Tár raconte l’histoire de Lydia Tár chef d’orchestre d’exception qui officie notamment à l’Orchestre philharmonique de Berlin et donne des cours à Juilliard. Tout semble aller pour le mieux pour l’artiste jusqu’au jour où Krista Taylor se suicide et que Tár est tenue pour responsable par certains. Un jeu de pouvoir commence pour savoir qui occupera certains poste au sein de l’orchestre. Des accusations d’agressions sexuelles vont aller à son encontre L’équilibre mental de Lydia se fragilise. Sa vie de famille aussi. Jusqu’où ira la chute de Lydia ? 
 

Tár est surprenant dans son choix de montage qui ne manque pas d’originalité avec son commencement par le générique de fin . Le portrait de Tár dressé est passionnant car il profil son talent et ses exigences mais aussi ses fragilités. Les scènes de commande de l’orchestre sont surprenantes et ses doutes sur la provenance de ce qu’elle entend aussi. Noémie Merlant est géniale, flippante en assistante déçue par le fait qu’un poste ne lui revienne pas. J’aurai aimé qu’on explore plus loin les personnages de Sharon et Francesca. Tár est une expérience fascinante. Tout est question de jeu de pouvoir.

Bande-annonce de Tár :

Mon Crime raconte l’histoire de Madeleine actrice sans le sou qui va connaître le succès en disant être coupable du meurtre du producteur Montferrand qui a abusé d’elle. Elle pourra compter sur son amie Pauline, avocate, pour la soutenir. Contre toute attente, Odette Chaumette, actrice de films muets en quête de gloire, revendique le crime de Montferrand et il va falloir ruser pour Madeleine et Pauline afin de ne pas tout perdre.

François Ozon nous offre une régalade avec son trio d’actrices parfait. Du pur bonheur, pour le plaisir du jeu avec un casting qui s’éclate et séduit son public d’office. Il y a du sens de la répartie et Isabelle Huppert pétille.  Pour moi ce fut un moment de pure jubilation et fantaisie. Quand on pense à tout le parcours de Madeleine et Odette ! Le verbe jouer prend tout son sens.

Bande-annonce de Mon Crime :

Kyle Hadley est porté sur la boisson. Il peut compter sur son ami Mitch pour réparer ses travers.  Il semble changer du tout au tout quand il rencontre Lucy Moore. Lucy est la seule femme que Mitch aime, au grand regret de la soeur de Kyle, éperdument amoureuse de Mitch. Kyle et Lucy vont se marier. Et tout se passe à merveille jusqu’à ce que Kyle apprenne qu’il est probablement stérile. Kyle retombe dans l’alcool. Lucy lui annonce être enceinte et il ne croit pas que l’enfant puisse être de lui. S’en est trop pour lui …

Je rêvais de voir un film avec Rock Hudson depuis que j’ai vu Hollywood, la série Netflix et là c’est fait pour mon plus grand des plaisir. Je trouve ce film d’une modernité folle pour l’époque car il parle déjà du développement du milieu de la publicité . Ce film fut l’occasion pour moi de voir jouer pour la première fois Lauren Bacall qui n’a pas besoin de dire vraiment grand chose avec son regard et son jeu si expressif. Ce film est aussi mon premier Douglas Sirk et je dois dire que je ne suis pas déçue en particulier à cause des choix des titres de ses films qui sont excellents. Rock Hudson a un très beau rôle d’homme à la fiabilité sans pareil dans ce film. L’histoire de Kyle est une vraie tragédie en fin de compte, elle crève le cœur car son obstination le fait passer à côté du bonheur. Et puis quelle élégance Lauren Bacall ! Dorénavant, je la place au-dessus de Grace Kelly. Envie d’aller plus loin dans les filmographie de Sirk, Hudson et Bacall . Il y a matière à creuser et c’est passionnant.

Bande-annonce d’Écrit sur du vent  

Fin des années 1800. Isabel cherche à se marier. Elle va hériter de Mr Touchett d’une fortune conséquente Par la connaissance de Madame Merle, elle va faire la rencontre de Gilbert Osmond qui va la subjuguer par son bon goût. Il va la manipuler jusqu’à ce qu’on lui fasse se rendre compte des mauvaises intentions. Son cousin Ralph est mourant et va lui avouer son amour, et lui faire comprendre ce qu’être aimé est vraiment. J’ai eu un véritable coup de cœur pour le côté désuet du film et son sens du romantisme qui va très loin. Le personnage de Ralph a un tel sens du sacrifice que ça en est bouleversant. Il est si positif et si effacé . Ralph aime vraiment Isabel. Martin Donovan a un très beau rôle. John Malkovich a un rôle détestable à souhait. Ce film est une fresque magnifiquement dépeinte par la formidable Jane Campion qui ne m’a pas déçue à ce jour.

Bande-Annonce de Portrait de femme :

As Bestas c’est l’histoire d’Antoine et Olga, français résidents en Espagne pour cultiver leurs légumes et les revendre. Ils ont un projet de vie charmant, souhaitent prendre des chèvres. Seulement, leurs convictions font qu’ils n’adhèrent pas au projet d’éoliennes et s’attirent les foudres des voisins qui attendent des revenus inespérés autrement pour eux car la région est pauvre. Les voisins se montrent de plus en plus menaçants envers Antoine qui disparaît. Olga entend bien le retrouver même si elle sait qu’il est mort. Va-t-elle retrouver sa trace ? 

Ce film est tellement percutant qu’il fait l’effet d’une claque immense. La cruauté des voisins est telle qu’elle montre le côté le plus sombre de l’humanité. Ça laisse sous le choc. Marina Foïs a un personnage d’une telle force qu’on ne peut que l’admirer.  Olga est incroyable, inébranlable, c’est un roc. Elle a l’air tellement marquée et pourtant si forte. Ce film marque les esprits. Denis Ménochet est impressionnant de par les faiblesses qu’il apporte  à son Antoine alors qu’on s’attend à le voir triomphant quelque part car il est dans son bon droit avec un beau projet de vie.

Bande-annonce de As Bestas :

The Whale c’est l’histoire d’un cri du cœur d’un père qui veut se réconcilier avec sa fille avant de mourir. Ils sont en froid depuis qu’il l’a abandonnée car il est tombé amoureux d’un homme et qu’il est parti. Charlie souffre d’obésité morbide, il va si mal qu’il ne lui reste pas plus d’une semaine pour renouer avec sa fille. Charlie vit seul reclus depuis la mort de l’homme de sa vie. Il donne des cours d’anglais en ligne mais caméra éteinte pour ne pas qu’on le voit et n’a contacte qu’avec le livreur de pizzas et la soeur de son    amour perdu. C’est alors qu’un jeune d’une secte se met en quête de le sauver. Charlie va-il réussir à se réconcilier avec sa fille ?

Un huis clos impressionnant d’humanité où Brendan Fraser touche avec son regard rempli de souffrance et plein d’amour et de positivisme envers et contre tous. La bonne surprise étant de retrouver Samantha Morton  qui est à la fois en colère et si pleine de bonté qu’elle s’en retrouve avec un portrait vraiment touchant. Ellie est très étonnante elle aussi car elle est beaucoup moins dure qu’il n’y parait et ne demande qu’à donner le meilleur d’elle même.  Liz, infirmière, ne va pas par quatre chemins quand elle parle avec  Charlie mais sa bonté est phénoménale. Cela fait mal lorsqu’elle essuie ses refus d’aller se faire soigner à l’hôpital. Brendan Fraser mérite tellement la statuette cette année avec son regard si expressif. Darren Aronofsky nous fait le plein d’émotions. Charlie est tellement touchant quand il parle d’écrire avec sincérité !

Bande-annonce de The Whale :

The Fabelmans raconte l’histoire de Sam qui découvre la joie de faire des films après avoir vu le film Sous le plus grand chapiteau du monde pour exorciser ses angoisses lié à l’accident de train du film. Sa famille va le soutenir pour développer son art même dans les phases de doutes et malgré la séparation de ses parents. Sam obtiendra même un petit entretien avec son réalisateur favori: John Ford.

Un film d’une réussite totale qui montre tous les pouvoirs du réalisateur et la magie dont ils font preuve avec des trésors d’ingéniosité. Ce qui m’a marquée le plus c’est la façon dont réagissent les spectateurs si vive et intense à chaque œuvres que ce soit des proches ou des moins proches de Sam. Il y a le côté fantasque de Mitzi, à la fois fragile, drôle et muse. Il y a  Burt, le père, brillant ingénieur, d’une fiabilité sans pareil. Il y a ses sœurs : ses premières actrices .Il y a Bennie, solide soutien. Il y a les attaques antisémites. Il y a le côté complètement rafraîchissant de Monica, la petite amie qui est rigolote. Il y a Logan qui réagira d’une façon complètement inattendue à la projection du film pour le lycée. Lynch est incroyable en John Ford. L’envie est forte de voir Sous le grand chapiteau et L’homme qui tua Liberty Valance. Ce Spielberg a une telle portée qu’on souhaite le voir récompensé aux Oscars. Et Michelle Williams a un rôle dense à défendre. Gabriel LaBelle est très convaincant en alter ego de Spielberg.

Bande-annonce de The Fabelmans :

Empire of Light raconte l’histoire d’Hilary, ouvreuse de cinéma dans un contexte d’émeutes racistes dans l’Angleterre des années 80. Elle vit une histoire avec Stephen, nouvel embauché au cinéma qui va l’aider à surmonter une maladie psychologique en l’encourageant à voir des films pour aller mieux.

Le portrait psychologique d’Hilary interpelle. Elle est touchante, instable, engagée, parfois abrupte et aussi très poétique par moment. Son discours lors de la première régionale des Chariots de feu est poignant, à la fois malvenu et nécessaire. Olivia Colman donne tant. Personnellement je ne peux que valider le côté thérapeutique du cinéma. Le cinéma fait tellement de bien en mettant des mots sur les maux. Mendes a fait un travail de titan et m’a donné envie de voir Being There. 

Bande-annonce d’Empire of Light :